SYNTHESE ARGUMENTS CONTRE DERICHEBOURG A CHÉVIRÉ

Dossier CFF/Cheviré
Date : 19 février 2007
Projet de la Société AFM - CFF pour
l’implantation d’une unité de broyage des déchets
métalliques

La société CFF projette d’implanter, une installation de broyage de déchets de ferrailles, de
Voitures Hors d’Usage, et de réfrigérateurs.

Cette implantation située au pied du pont de Cheviré et à 600 mètres des Couets, 800m de
Trentemoult, ne va pas sans causer de souci aux riverains et doit alerter tout citoyen de
l’Agglomération Nantaise.

Le dossier technique déposé en préfecture le 19 juin 2006 et complété le 25 septembre 2006, fait
apparaître des erreurs qui trompent le public sur la réalité des impacts de ce projet.
Ce projet soutenu par Ronan DANTEC (Elu vert et vice président de la Communauté Urbaine de
Nantes) ne pèse pas lourd face aux nombreuses réalités entourant non seulement les habitudes
d’une société peu regardante sur ses conditions d’exploitation, d’un secteur à risque, et du
manque de sens économique au projet.

INCENDIE ET EXPLOSIONS A REPETITION

Le broyage automobile est une activité à hauts risques industriels. Une recherche sur internet fait
apparaître des explosions parfois ressenties jusqu’à 1 km de distance faisant voler les vitres des
locaux voisins à 300m, circulation routière interrompue pendant plusieurs heures du fait des
épaisses fumées d’un incendie (visible à 20 km), confinement et évacuation des riverains du fait
d’émissions d’acide cyanhydrique et de dioxyde de souffre, pollution des eaux, pollution des sols
… la liste est longue.

Les mesures de prévention proposées ne permettent en aucun cas le risque zéro.

Comment autoriser alors cette installation susceptible d’engendrer des fumées qui arrêteront la
circulation des véhicules sur le pont de Cheviré les noyant du même coup dans un nuage chargé
de vapeurs toxiques ?

IMPACT ACOUSTIQUE SOUS ESTIME

La société prévoit de charger / décharger environ 3 à 4 bateaux par mois (Soit environ 6 à 8
journées complètes). Cette nuisance sonore n’a pas été prise en compte dans l’étude acoustique
car elle a été jugée négligeable !! Pourtant, cette activité de chargement sera réalisée pendant 1/3
du temps de fonctionnement de la plateforme, elle sera réalisée sans aucune protection
acoustique. La prévision acoustique fait apparaître que les niveaux sonores maximum sont
atteints (4,9dBA, pour 5dBA maximum autorisé) sans prendre en compte ces opérations de
chargements. Le site ne pourra donc pas respecter les niveaux sonores maximum
admissibles.

Qui plus est, les indicateurs pris en référence pour mener cette étude sont faux : cette étude n’est
donc réglementairement pas valable. En prenant en référence les indicateurs réglementaires,
l’impact acoustique sera de l’ordre de +8 à +10 dBA, soit un niveau 2 à 3 fois plus élevé que
le maximum réglementaire autorisé.

19 février 2007

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LES INFRASTRUCTURES ROUTIERES ACTUELLES SONT DEJA SATUREES ET
L’IMPACT ROUTIER EST SOUS EVALUE

La base des 100 camions par jour annoncée par la Société Cff correspond à des chargements de
l’ordre de 12 tonnes. Or le dossier indique également qu’une part de ces tonnages concerne des
Véhicules Hors d’usage qui seront livrés unitairement, ou par 10 véhicules au maximum (Soit
environ 8 tonnes par chargement). De plus CFF va ouvrir un centre d’apport volontaire sur son
site. Il s’agit d’accueillir les petites quantités (Entre 50 kg et 500 kg) livrées par les particuliers,
artisans, gens du voyage. Ce trafic routier important n’a pas été pris en compte dans le calcul
de l’impact routier.

Dans ces conditions il est totalement prévisible qu’en réalité le trafic routier s’élèvera en réalité
entre 300 et 400 véhicules par jour. Soit un accroissement variant entre 7.5 et 10 % du trafic
actuel ce qui ne manquera pas d’occasionner une gêne pour tous les usagers du périphérique
Nantais et créera inévitablement un point de blocage horrible à l’entrée de Nantes.

CFF, UNE IMAGE ECORNEE PAR DES REALITES

CFF via sa filiale AFM multiplie de graves problèmes environnementaux.

A Avrillé (49), Marc Laffineur, Maire d’Avrillé, souhaite « la fermeture immédiate de ce site qui
met en danger les habitants » de la ville (26 mai 2005). En effet, incendies, explosions, et
pollution des eaux sont monnaie courante sur ce site.

A Rennes (35), CFF a été dans l’obligation d’arrêter son activité pendant 3 semaines suite à une
explosion fortement ressentie par les voisins : tremblement des murs et des vitres, chute de lustre
dans un centre commercial à 300 mètres de là.

A Auray (56), CFF entrepose régulièrement des ferrailles au bord de la voie ferrée au risque de
s’effondrer sur le réseau ferroviaire.

A Trignac (44), le site sur lequel est implantée CFF n’est que très partiellement imperméabilisé et
occasionne de nombreuses nuisances aux riverains gênés par les chocs des ferrailles lors des
nombreuses manipulations.

Les villes où sont implantés des broyeurs de ce type souhaitent leur déménagement dans des
zones plus isolées : pourquoi une exception à Nantes ?

QUELS CRITERES ECONOMIQUES ?

CFF souhaite traiter 400 000 tonnes de déchets annuellement, qu’elle prévoit de collecter dans un
rayon de 250 km. D’un projet « utile » à l’Agglomération, nous passons à une installation
destinée à réaliser des profits capitalistiques en traitant les déchets de tout l’Ouest de la France.
Aujourd’hui, l’agglomération Nantaise, et même la région des Pays de Loire est en sur-capacité
de traitement des déchets métalliques. En effet, il existe de multiples installations à Rennes (2
broyeurs), Montoir de Bretagne (1 broyeur : le plus puissant d’Europe), Poitiers (1), Brest (1),
Rosporden (1), Champagné (1).

Une nouvelle installation n’est d’aucune utilité économique. Par ailleurs, les 40 emplois prévus
sur la plateforme sont bien sur 40 emplois automatiquement à supprimer au sein d’autres
entreprises qui traitent aujourd’hui ces déchets.